L’intérêt
des formations aux BTS, tant pour les élèves que pour les
employeurs est menacé par l’inspection générale qui cherche de
nouveaux gisements efficients d’économies et d’emplois à
l’occasion des rénovations de certains BTS, voire en proposant des
fusions comme pour les BTS de la filière Génie Mécanique. Le BTS
Système Numérique résulte ainsi de la fusion des anciens BTS SE
(Système Électronique)
et IRIS (Informatique
et réseaux pour l'industrie et les services). Après
d’âpres discussions en CPC * de la métallurgie où le patronat
argumente qu’il existe encore en France des PME, PMI qui, emploient
des spécialistes, recherchent ce niveau de qualification propre à
une rapide intégration dans la production, et dénonce les reculs de
la formation en termes de production pour laisser une place
grandissante aux fonctions de service, puis le veto du Conseil
Supérieur de l’Éducation (CSE) aux dispositions prises par
l’Inspection Générale, nous attendons les nouvelles propositions
de l’IG. Il est de bon sens pour une entreprise d’Électronique
de recruter des électroniciens rémunérés pour leur compétence
spécifique plutôt que rechercher un technicien supérieur
polyvalent partiellement compétent dans leur domaine d’activité,
et par ailleurs des commerciaux.
Le
projet annoncé de fusion de plusieurs BTS de la filière Génie
Mécanique vise les BTS IPM (Industrialisation des Produits
Mécaniques), ERO (Étude et Réalisation d’Outillage), fonderie,
forge (unique en France), Europlastic. Nous ne pouvons y voir que de
mauvaises raisons guidées par l’aveuglement économique fort
éloigné du redressement productif de notre pays qui appellerait
bien d’autres initiatives dés maintenant !
S’il
est indéniable que ces sections se remplissent difficilement en
période de crise de l’industrie, il est indéniable aussi que les
étudiants issus de ces formations trouvent rapidement à s’embaucher
car de plus en plus rares et les rémunérations proposées
commencent à le traduire. On ne peut ignorer une autre difficulté
qu’est le recrutement des STS, d’une part les bacheliers
technologiques de spécialités ayant disparus pour laisser la place
aux futurs lauréats du bac STI2D pas même polyvalents mais
généralistes, si encore ils s’orientent vers ce bac +2, eux à
qui on a promis le bac +5 !, d’autre part les bacheliers
professionnels dont les effectifs sont également en baisse qui ont
bien du mal à satisfaire aux exigeants contenus de leur bac Pro et
rencontrent des difficultés croissantes pour réussir leur scolarité
en BTS.
Il
est urgent de conforter ces précieuses filières de formation
supérieure au sein de la formation technologique, car les équipes
de professeurs spécialistes se délitent au moins aussi vite que les
effectifs des élèves soumis à la concurrence faussée de
l’apprentissage et les disparitions de sections orchestrées par
les rectorats ne garantissent aucunement la survie des sections qui
restent. Le SNES dénonce une réforme des STI2D éloignée des
fondements de l’enseignement technique, et revendique le maintien
de la diversification des voies de formation ainsi que le respect des
spécialités des STS appuyées sur les champs technologiques
identifiés pour faire face au défi de l’industrie à venir.
*Commission
Paritaire Consultative